« Le Vercors, territoire pionnier dans bien des domaines, a aménagé avec audace la première voie douce en montagne. La ViaVercors est née de la volonté de proposer une solution de mobilité douce accessible à tous et de renforcer le lien entre les communes », explique Thomas Guillet, vice-président de la communauté de communes du massif du Vercors (CCMV), en charge des équipements, de l’événementiel et du sport, et par ailleurs, maire de Corrençon-en-Vercors. Depuis 2012, la CCMV aménage et restructure des chemins ruraux pour offrir aux habitants du Plateau, mais aussi aux randonneurs, sportifs et personnes à mobilité réduite, un nouvel itinéraire permettant de se déplacer de village en village.
« C’est un véritable projet de territoire, né en 2011 de la volonté des élus de s’engager collectivement sur un projet unique », renchérit la responsable du service Tourisme, équipements, événementiel et sport de la CCMV, Valériane Jannet. La ViaVercors, longue de 52 kilomètres, favorise les déplacements doux, quels qu’ils soient : à vélo, à cheval, en poussette, à pied ou même en fauteuil roulant sur certains tronçons, grâce à un revêtement dit « roulant ». Les plus sportifs peuvent y faire leur jogging ou de la marche nordique. Matin et soir, les enfants l’empruntent pour rejoindre à vélo la cité scolaire de Villard-de-Lans, de même que les travailleurs. On y croise des personnes, le porte-bagage chargé de courses, ou des contemplatifs qui s’arrêtent pour se nourrir des paysages grandioses.
Un projet de longue haleine
Le projet a germé en 2008 quand la Communauté de communes du Massif du Vercors et les Communes du Plateau se sont réunies pour promouvoir les déplacements doux en créant un itinéraire en « site propre » (hors circulation motorisée) et accessible à tous. Des études ont été lancées pour créer un parcours de 50 kilomètres en sept tronçons de niveaux différents (nous sommes ici en montagne, les dénivelés peuvent être conséquents !). Mais avant de passer à l’opérationnel, il a fallu procéder à des acquisitions foncières, remettre en état des chemins ruraux délaissés, acquérir ceux qui étaient situés sur des propriétés privées. Il a également fallu s’adapter aux contraintes environnementales, notamment à proximité des cours d’eau. Ce fut un travail conséquent.
Économie circulaire et matériaux biosourcés
Les aménagements ont été réalisés avec des matériaux biosourcés : les bancs, les pilotis et les platelages sont réalisés en bois des Alpes ; les sols sont en stabilisé compacté. Et dans une vertueuse démarche d’économie circulaire, les remblais ont été réalisés à partir des déchets inertes du chantier de démolition de l’ancienne cité scolaire de Villard-de-Lans…
Du fait de la nature abrupte et sauvage des sites, ces aménagements ont souvent exigé une incontestable technicité : certains sentiers sont juchés sur pilotis ; la ViaVercors suit en effet les lignes de crêtes du Plateau, à partir du Moucherotte jusqu’à la Tête des Chaudières… Elle traverse des gorges, des zones humides, etc.
Une attention toute particulière a été portée à la signalétique sur le parcours : 200 panneaux offrent des indications directionnelles, signalent des dangers, rappellent des consignes de sécurité, mais aussi les règles de civilité. Une documentation contenant les informations sur le patrimoine naturel est mise à la disposition du public.
Associer les commerçants et restaurateurs locaux
« Les élus ont également souhaité mettre cet itinéraire en tourisme, à travers la création d’un réseau de partenaires, commerçants, artisans d’art, restaurants, hébergements, vente à la ferme… Sur son parcours, le visiteur est ainsi invité par des panneaux signalétiques à visiter ces différentes étapes. Les partenaires adhèrent au réseau, moyennant une cotisation d’adhésion de 120 € pour deux ans », poursuit la responsable Tourisme.
Côté fréquentation, la responsable du service Tourisme l’estime à 200.000 à 300.000 passages annuels. Encouragée par ce succès, la communauté de communes prépare un nouveau projet : relier la ViaVercors à l’agglomération de Grenoble, via Saint-Nizier-du-Moucherotte, au moyen d’une nouvelle voie douce qui sera aménagée sur les voies d’une ancienne ligne de tramway. « Objectif : que le vélo devienne vraiment une alternative à la voiture », sourit la responsable du Tourisme.
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