Après les élections municipales de 2020 et les élections départementales et régionales de cette année, la place des femmes dans les assemblées locales ressort en progression, conclut la Direction générale des collectivités locales (DGCL) dans son dernier bulletin d'information statistique (à télécharger ci-dessous). Au total, près de 42% des élus locaux sont des femmes.
L'application de règles de parité est partielle s'agissant du bloc communal : lors de l'examen en 2019 de la loi dite "Engagement et proximité", les parlementaires ont en effet choisi de repousser aux élections municipales de 2026 la mise en œuvre de règles permettant d'assurer une stricte parité. Mais ils ont prévu de se pencher à nouveau sur le sujet dès cette législature. L'article 28 de la loi énonce qu'"avant le 31 décembre 2021, les dispositions du code électoral relatives à l'élection des conseillers municipaux et des conseillers communautaires sont modifiées pour étendre l'égal accès des femmes et des hommes aux fonctions électives dans les communes et leurs groupements".
Dans ce contexte, à l'issue du renouvellement de 2020, on compte 42,4% de femmes parmi les conseillers municipaux et 35% parmi les conseillers communautaires (alors que l'objectif de parité est quasiment atteint pour les conseillers régionaux et pleinement atteint pour les conseillers départementaux).
Plus de présidentes de département ou région
Si elle demeure globalement faible, la part des femmes au sein des exécutifs locaux, est, elle aussi, en augmentation. Les progrès les plus sensibles sont à mettre à l'actif des départements et des régions. Désormais, un président de département sur cinq est une femme (contre moins d'un sur dix lors du précédent mandat) et les femmes sont à la tête d'environ un tiers des régions (Huguette Bello à la Réunion, Carole Delga en Occitanie, Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Antoinette Maupertuis en Corse, Christelle Morançais dans les Pays-de-la-Loire et Valérie Pécresse en Ile-de-France).
La part des femmes exerçant la fonction de maire connaît une croissance plus mesurée. Elle demeure inférieure à 20% (19,8%, contre 16,1% après les élections de 2014). Mais on trouve davantage de femmes maires dans les communes de moins de 100 habitants (22,4%), ainsi que dans les grandes villes. Parmi les 42 communes de plus de 100.000 habitants, 11 sont désormais administrées par une femme, contre 7 lors du précédent mandat. La proportion de femmes présidentes de communautés ou métropoles est encore plus faible (11,4%). Elle augmente peu, puisqu'elle s'élevait à 8% après les élections de 2014.
Outre les femmes, les jeunes restent nettement sous-représentés parmi les élus locaux. 18% des conseillers municipaux ont entre 18 et 39 ans, alors que cette tranche d'âge représente environ un tiers des personnes en âge de voter. En recul, la proportion des conseillers régionaux relevant de cette tranche d'âge atteint également 18%. Parmi les conseillers départementaux, la part des 18-39 ans tombe à 10,8%. Mais les jeunes sont encore plus rares chez les conseillers communautaires (7%).
Âge moyen supérieur à 50 ans
Au total, en 2021, l'âge moyen des élus locaux dépasse 50 ans dans toutes les catégories de collectivités. En sachant qu'il varie de 50,2 ans pour les conseillers régionaux à 57,3 ans pour les intercommunalités.
Les élus dotés de fonctions exécutives sont en moyenne plus âgés que l'ensemble des élus locaux. C’est en particulier le cas des maires. En 2021, 3,9% d'entre eux ont moins de 40 ans et, au total, l'âge moyen des premiers édiles s'élève à 59 ans et demi. Pourquoi si peu de jeunes occupent le fauteuil du maire ? Une étude de l'Institut national pour la jeunesse et l'éducation populaire (Injep) présentée en février 2020 mettait en avant notamment la difficulté pour les 18-39 ans de concilier un mandat local avec leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Exigeant, le mandat de maire "fragilise les plus jeunes", soulignaient les auteurs de l'étude. Le fait d'être "jeune" et "femme" peut être un "double handicap dans l'exercice des fonctions", ajoutaient-ils.
S'intéressant par ailleurs aux catégories sociales dont relèvent les élus locaux, la note de la DGCL indique que les ouvriers et les employés sont particulièrement sous-représentés parmi les conseillers départementaux et régionaux. A la différence des cadres, dont la présence parmi ces élus est nettement supérieure à leur poids dans la population. Les agriculteurs restent eux aussi fortement représentés parmi les élus locaux : cela tient au nombre élevé de communes rurales.
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