Une plateforme d’emploi "100% locale". Le département de la Charente-Maritime vient d’annoncer la création d’un site de mise en relation entre demandeurs d’emploi et employeurs qui recrutent sur son territoire, "emploi17.fr". Préparé depuis plus un an, ce service a été conçu pour répondre au manque persistant de main-d’œuvre saisonnière, sujet clef dans un département où l’économie est portée par le tourisme. "Chaque année, des employeurs locaux ne trouvent pas de main-d’œuvre locale, alors qu’on a un grand nombre de personnes au RSA qui cherchent du travail. Notre site doit leur permettre de trouver des emplois près de chez eux", explique Dominique Rabelle, vice-présidente du département.
Corrèze, Vaucluse, Orne, Vienne, Seine-et-Marne… à chacun son "jobboard" ! De nombreux départements ont décidé de créer leur site d’offres d’emplois locaux pour mettre en relation entreprises et demandeurs d’emploi sur leur territoire. Neolink, un prestataire informatique qui s’est lancé en 2016 avec l’appui du Loir-et-Cher et de l’Indre-et-Loire, fournit actuellement cette interface à plus de 30 départements. La géolocalisation des offres d’emploi a joué un rôle clé pour les convaincre : les candidats inscrits sur le site peuvent y trouver des propositions proches de leur domicile, levant ainsi le frein du transport. Le service s’adresse en particulier aux allocataires du RSA, suivis par les départements.
Une plateforme locale, complémentaire de Pôle emploi
Plusieurs raisons expliquent l’engouement des départements pour ces solutions. "C’est un service public local, il y a cette notion de solidarité territoriale. Notre territoire est rural : nos habitants ne trouvent pas du travail, il y a des problèmes d’emploi et de mobilité. Nos communautés de communes ont besoin d’un outil. Les maires viennent nous voir, car ils n’avaient pas de solutions à proposer", explique Magalie Arcent, cheffe de projet du site "JobTouraine" en Indre-et-Loire, lancé en septembre 2017. À ce jour, près d’un millier de recruteurs et 10.000 demandeurs d’emploi y sont inscrits.
En haute saison, le site enregistre normalement plusieurs centaines d’offres d’emplois par mois. "L’objectif n’est pas de faire du chiffre mais du qualitatif, c’est là que l’on peut apporter de la plus-value. Notre intérêt, c’est d’être fondu dans le local et de trouver des solutions à cette échelle. Pôle emploi ne peut pas toujours déployer l’énergie nécessaire pour aller chercher précisément certains profils", précise Magalie Arcent. Dans ce département, trois personnes s’occupent à plein temps du site pour authentifier et actualiser les offres d’emploi, voire assister les entreprises dans la publication de leurs annonces ou présélectionner les candidats.
L’accès à l’emploi, une dimension clef du plan Pauvreté
Le développement de ces sites illustre aussi la nécessité de progresser sur la compétence insertion des départements, alors que le RSA constitue le premier budget de ces collectivités. Et ce, d’autant que la stratégie de lutte contre la pauvreté annoncée par Emmanuel Macron en septembre 2018 insiste sur l’accès à l’emploi pour faire reculer la précarité. Cette évolution implique, pour les départements, de disposer de nouveaux outils pour pouvoir agir. "Aujourd’hui, l’accompagnement social doit aussi englober l’insertion professionnelle. Notre outil permet d’accompagner les départements ainsi que les travailleurs sociaux", précise à Bénédicte Loustalot, directrice du développement commercial de Neolink. À la demande de certains départements, l’entreprise intègre désormais des informations sur les offres de formations disponibles pour les demandeurs d’emploi. Un sujet qui, logiquement, intéresse aussi certaines régions, qui détiennent la compétence formation.
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