"D’anciens habitants m’avaient fait part de leur souhait de valoriser la tradition locale du bouton de nacre, de l’éventail et des dominos. Cette production, qui occupait jusqu’à 10.000 personnes en 1910, s’est perpétuée une partie du XXe siècle, et ces passionnés voulaient préserver dans un musée le matériel et les collections qu’ils détenaient", se souvient Alain Letellier le président actuel de la communauté de communes des Sablons (Oise, 25 communes, 33.000 habitants).
Au départ, volonté des élus locaux et soutien de l’Etat
Constitué à l’époque en district, le territoire des Sablons a acquis en 1992 un vieux bâtiment industriel en vue d’y créer le musée de la Nacre et de la Tabletterie, grâce à la dotation d’équipement rural. La ville de Méru, propriétaire du bâtiment, et le canton ont convenu d’une cession pour un franc symbolique. Ensemble, ils ont sollicité l’État pour obtenir une subvention en vue de créer ce musée. "C’était le début d’une aventure, et il a fallu convaincre les habitants qui craignaient des déficits." Le musée a été inauguré le 23 mai 1999.
Musée national… et des bénévoles toujours mobilisés
Le succès a été vite au rendez-vous avec 15.000 visiteurs dès les premières années. En juillet 2008, après neuf ans de fonctionnement, l’équipement obtenait le titre de musée national. Entre-temps, il s’était doté d’une extension dans un deuxième bâtiment avec une cafétéria, une salle d’exposition temporaire, une salle de séminaire, des réserves et des ateliers pédagogiques.
Plusieurs expositions temporaires sont organisées chaque année et des partenariats divers se développent, comme des billets couplés avec le musée des Arts décoratifs de Paris. Il y a aussi les bénévoles : toujours là, les passionnés du début contribuent à rendre le musée très vivant, en faisant fonction de conférenciers ou d’animateurs, notamment avec des scolaires.
Ateliers reconstitués, artisans salariés, et production intégrée
Le pari du musée s’appuie sur un principe fort : se donner les moyens de continuer à faire vivre le savoir-faire traditionnel. En plus de ces bénévoles, la communauté de communes met à disposition du musée deux salariés artisans expérimentés qui perpétuent les gestes traditionnels devant les yeux des visiteurs. Pour cela, des ateliers ont été reconstitués afin d’offrir la possibilité de suivre la création d’une production vendue à la boutique du musée.
En outre, celui-ci offre un service de restauration d’objets et répond régulièrement à des commandes spéciales, émanant de professionnels de la bijouterie ou de la haute couture par exemple.
Troisième étape d’investissement : développement de l’accueil touristique
Le musée a été le point de départ d’une réflexion sur l’accueil touristique. A ce jour, le territoire des Sablons ne compte aucun hôtel. "Une étude, engagée avec le créateur de l’atelier des impressionnistes d’Auvers-sur-Oise a révélé une carence en hôtellerie privée dont pâtit notre salle de séminaires d'une capacité d’accueil de 70 personnes, précise l’élu. Nous avons décidé d’y remédier". La communauté de communes réalise donc, sur appel d’offres, 22 chambres avec restaurant, pour accueillir des groupes. Le bâtiment jouxtant le musée s’achèvera en 2016.
Budget d’investissement
A l’époque de la création du musée, le district de Sablons avait pris 30% du financement, complété à 50% par la dotation rurale et à 20% par le conseil régional de Picardie. "De 1993 à 2015, confirme le président de la communauté de communes, la collectivité a investi dix millions d’euros dans cet équipement réalisé en plusieurs tranches."
Michel Léon, Titres & Chapos pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFonLGolae2prrCnmalnV2iwrSxxGabnmWclnqvrcKrnGadpGKxpnnLmmStmZKhsrXAxKugnmWRq7KvwNSrnGaZpWK5sLrGZpqoraKoerG71KtkqZ2ipbK1wcSrZK6m