La Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) a mis en place un "baromètre de l'accueil du jeune enfant", dont elle publie les résultats de la première vague dans sa lettre d'information électronique "L'e-ssentiel". Ce baromètre, qui sera désormais renouvelé à chaque rentrée, comprend deux volets. Le premier s'adresse aux parents de très jeunes enfants (entre six mois et un an), "afin d'appréhender leurs démarches, de comprendre leurs choix et de mesurer leurs attentes et leur satisfaction vis-à-vis de l'accueil de leur enfant". Le second vise les établissements d'accueil du jeune enfant (Eaje), "pour connaître les diverses difficultés que ces derniers connaissent".
Près d'un parent sur quatre sans préférence sur le mode d'accueil
Sur le premier point, l'étude montre que la première attente des parents vis-à-vis de la branche famille, lors de la naissance d'un enfant, concerne l'attribution d'une aide financière (58%), devant l'attente d'une offre de mode d'accueil (36%), puis l'aide dans les démarches (19%) et les informations sur les différentes solutions d'accueil (18%). Plus surprenant : 22% des parents déclarent n'avoir pas de préférence sur le mode d'accueil. Toutefois, près du tiers (30%) préfèrent assurer eux-mêmes la garde de l'enfant, tandis que 24% recherchent une place en crèche et 22% une assistante maternelle. La garde à domicile (2%) et la halte-garderie (1%) ne recueillent qu'un très faible nombre de citations. La préférence pour la crèche est nettement plus forte pour le premier enfant, puis diminue avec le nombre d'enfants (qui fait lui-même diminuer le taux d'emploi des parents). Comme le savent déjà tous les parents, le choix - et surtout l'obtention - d'un mode de garde sont une affaire de longue haleine. Près des trois quarts d'entre eux (73%) ont déjà une solution lors de la naissance, 17% sont en train de la finaliser et seuls 10% hésitent encore ou sont dans l'incertitude (par exemple dans l'attente d'une réponse).
Au final, 82% des parents estiment que la solution trouvée correspond à ce qu'ils souhaitaient (77% si l'on considère uniquement les parents qui avaient exprimé une préférence et seulement 62% pour ceux qui souhaitaient un mode de garde hors de la famille). Sur un plan qualitatif, 82% des parents se disent tout à fait satisfaits de la solution trouvée et 12% plutôt satisfaits. Avec 91%, les crèches obtiennent le taux de satisfaction le plus élevé.
Information : un jugement un peu trop optimiste
L'information sur les modes d'accueil des jeunes enfants est jugée claire par 90% des parents. Un jugement quelque peu optimiste, sinon présomptueux, puisque 41% des répondants ne sont pas capables de citer les institutions contribuant à l'accueil des jeunes enfants. Les plus citées spontanément sont les communes (22%), les CAF (20%), les départements (20%) et les crèches (14%). Les sources d'information sur les modes de garde les plus citées par les parents (réponse assistée) sont les modes d'accueil eux-mêmes (23%), la mairie (21%), l'entourage (20%), les relais d'assistantes maternelles (18%), les CAF (17%) et le département (14%). Par ailleurs, seuls 33% des parents sont capables de citer spontanément un site internet d'information sur les modes de garde, les plus connus étant les deux sites de la Cnaf "caf.fr" et "mon-enfant.fr".
Enfin, l'étude montre que le délai médian de réponse aux demandes des parents est de deux mois, avec toutefois des délais beaucoup plus courts pour les assistantes maternelles que pour les crèches. La réponse est positive dans près de trois quarts des cas (71%), les crèches concentrant l'essentiel des réponses négatives. Une fois le mode d'accueil (hors famille) mis en place, 67% des parents s'en déclarent satisfaits. Ce résultat positif recouvre cependant des écarts importants. Il est ainsi fortement corrélé au taux de couverture des territoires par les modes d'accueil, puisqu'il va de 85% dans les territoires bien couverts à 52% dans les moins bien desservis. De même, il existe un écart de satisfaction de 30 points entre les familles demandeuses, à l'origine, d'une place en crèche et celles qui souhaitaient une assistante maternelle.
Jean-Noël Escudié / PCA
Les tracas des Eaje
De portée plus limitée, le volet de l'étude sur les établissements d'accueil de jeunes enfants (Eaje) se concentrait uniquement sur les difficultés rencontrées lors de la rentrée 2011. Plus de la moitié des Eaje (59%) considèrent que cette rentrée s'est déroulée ni mieux, ni moins bien que la précédente. Près des deux tiers (64%) déclarent néanmoins avoir rencontré au moins une difficulté. Celles-ci concernent pour 29% le personnel (manque de personnel qualifié, absences, problèmes de planning, renouvellement des contrats aidés...), pour 27% les parents (gestion des horaires, insatisfaction des parents n'ayant pas obtenu de place...), pour 25% la logistique (informatique, locaux, travaux non terminés lors de la rentrée...), pour 19% les enfants (stress et angoisse provoqués par la période d'adaptation), pour 9% les partenaires (problèmes administratifs ou financiers) et pour 11% d'autres sources de difficultés.
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