A Montpellier le 12 octobre 2022, à l’occasion d’un séminaire sur la santé et le bien-être étudiant organisé par l’Association des villes universitaires de France (Avuf), Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a annoncé les axes de la réforme des services de santé universitaires (SSU). Préparées depuis janvier 2022 par une concertation avec les organisations étudiantes et différents acteurs dont l’Avuf, ces évolutions ont été récemment adoptées par le Conseil national de l’enseignement supérieur. Les SSU se sont "illustrés dans la gestion de la crise sanitaire pour laquelle ils ont été particulièrement mobilisés", selon un communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur. Ce contexte particulier "a vu leur capacité d’action étendue (intervention auprès des étudiants malades, tests, vaccination, soutien et prévention en matière de santé mentale, lutte contre l’isolement…)" mais a également révélé un besoin de coordination entre ces services et les acteurs de soins du territoire.
Coordination : inclure un volet "jeunes" ou "étudiants" dans les contrats locaux de santé
Ainsi, les SSU deviendront des "services de santé étudiante" (SSE), un changement de nom qui indique en particulier un élargissement du public cible à l’ensemble des étudiants du supérieur, et non plus seulement des universités. Autre axe d’évolution : le développement d’une "approche territoriale", c’est-à-dire d’une "offre propre aux territoires" en direction des étudiants, en plus de l’offre nationale. Cette offre locale "sera fondée sur une étude des besoins en santé du terrain, en partenariat avec les agences régionales de santé et les Cpam, qui pourront donc répondre de façon coordonnée, et mieux ciblée, aux besoins des étudiants", précise le ministère.
Cette orientation rejoint les travaux de l’Avuf sur la santé des étudiants, qui mobilisent depuis quelques mois "une quarantaine d’élus ou de cadres territoriaux" à l’initiative de Michaël Delafosse, maire de Montpellier et vice-président de l’Avuf. Ces élus et agents ont en particulier échangé sur "la coordination des différents acteurs locaux agissant pour la santé des étudiants afin de définir des priorités propres à chaque territoire", avec l’inclusion d’un volet "jeunes et/ou étudiants" dans les contrats locaux de santé (CLS). Ils ont par ailleurs travaillé sur "l’observation de la situation sanitaire des étudiants et les déterminants de santé locaux", autour d’indicateurs de bien-être et de consommation médicale. Une démarche d’observation "alimentée par des observatoires existants (observatoires régionaux de santé, observatoires de la vie étudiante, observatoires territoriaux du logement étudiant, etc.), les CPAM, les SSU et si besoin d’enquêtes ad hoc", précise l’Avuf.
"A Montpellier, avec ses 70.000 étudiants, la question de la santé des étudiants est essentielle. Même si elle n’est pas de la compétence directe des collectivités territoriales, beaucoup s’engagent avec convictions : c’est nécessaire", appuie Michaël Delafosse, également président de la métropole de Montpellier.
8,2 millions d'euros pour la réforme des services de santé universitaires
La réforme des SSU prévoit également "une meilleure représentation des étudiants dans la gouvernance". Par ailleurs, "le décret à paraitre inscrira explicitement dans le code de l'éducation que les SSE sont en charge de la santé mentale, sexuelle, des addictions, de l’accompagnement nutritionnel des étudiants", selon le ministère de l'Enseignement supérieur. Un budget de 8,2 millions d’euros est prévu pour la mise en place de cette réforme et notamment pour davantage de moyens de fonctionnement et pour des revalorisations salariales pour des postes de direction des services de santé jugés actuellement "trop peu attractifs".
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