Un centre de sant local pour attirer des mdecins (22)

Situe 19 km de Saint-Brieuc, Saint-Quay-Portrieux est une cit balnaire de 3.100 habitants qui accueille 12.000 personnes durant lt. Le dpart annonc de deux mdecins futurs retraits et dune diplme trangre mettait en pril lquilibre fragile de loffre mdicale locale. ligible aux aides de lagence rgionale de sant (ARS) et des collectivits territoriales, la

Située à 19 km de Saint-Brieuc, Saint-Quay-Portrieux est une cité balnéaire de 3.100 habitants qui accueille 12.000 personnes durant l’été. Le départ annoncé de deux médecins futurs retraités et d’une diplômée étrangère mettait en péril l’équilibre fragile de l’offre médicale locale. « Éligible aux aides de l’agence régionale de santé (ARS) et des collectivités territoriales, la commune est classée en zone d’action complémentaire sur la carte de la démographie médicale établie par l’ARS Bretagne », explique le maire de Saint-Quay-Portrieux, Thierry Simelière. L’élu, malgré sa bonne connaissance du monde médical local et l’énergie déployée, a été confronté à l’extrême difficulté à trouver des médecins généralistes candidats à l’installation en libéral. « Je suis chirurgien de profession, artisan de la construction d’un hôpital privé et d’une maison médicale de garde, référent santé de l’Association des maires de France pour les Côtes-d’Armor, et malgré tous les efforts entrepris, la commune ne recevait aucune candidature. »

S’adapter à l’évolution des demandes des médecins

« C’est un phénomène désormais connu : les exigences des jeunes médecins quant aux conditions d’exercice de leur métier ont évolué, car la plupart recherchent un meilleur équilibre entre qualité de vie et engagement professionnel », observe le maire. Face à ce constat, en 2017, un groupe de travail mobilise quatre élus, des professionnels de santé, l’ARS et l’Ordre des médecins pour élaborer un projet local de santé. Une solution se dégage assez rapidement : créer un centre de santé municipal pour permettre à des médecins de travailler sous le statut de salarié. Ensemble, les membres du groupe de travail rédigent un règlement intérieur. En parallèle, un bailleur social met à disposition un ancien appartement de gardien d’immeuble, d’une surface de 83 m2. Situé au rez-de-chaussée, il est aménagé pour proposer trois salles de consultation, un accueil, une salle d’attente, des sanitaires et un parking extérieur. L’investissement total de la commune s’élève à environ 150.000 € (90.000 € d’aménagements intérieurs, 18.000 € pour le parking et 46.000 € d’équipements).

Trois médecins, secrétariat médical, et une conseillère municipale pour piloter

« Le centre de santé municipal a reçu l’agrément de l’ARS, et dans la foulée nous avons procédé au recrutement des médecins. Nous avons reçu une dizaine de candidatures. Le centre a ouvert en octobre 2018. Trois médecins occupent aujourd’hui un emploi contractuel de catégorie A, sur la base de 1.607 heures annuelles », indique le maire. Le centre est ouvert de 8h30 à 19h00 et le samedi matin. Tenus à ces horaires d’ouverture, les médecins sont autonomes dans la gestion de leur planning. Le secrétariat médical est assuré par deux secrétaires (2 postes de trois quarts temps). Médecins et secrétaires sont salariés de la commune sur un budget annexe abondé par les recettes des consultations, les aides de la Caisse d’assurance maladie (CPAM) et l’ARS. La conseillère municipale déléguée à la santé et à la mobilité assure le rôle de « coordinatrice santé » pour le centre de santé municipal : elle pilote le budget annexe, gère le suivi de la gestion administrative et des relations avec les partenaires (ARS, CPAM).

Un équilibre financier encore à trouver

Entre octobre 2018 et mai 2020, 1.800 patients ont choisi comme médecin traitant un des médecins salariés du centre de santé municipal. Depuis 2019, le centre a élargi ses services en proposant des visites à domicile dans un périmètre de 10 km. C’est le minibus de la commune qui y conduit les personnes privées de solution de mobilité. « Le résultat global de l’exercice 2019 est déficitaire et nécessite une subvention d’équilibre de 120.000 €, indique le maire (voir encadré budget). L’objectif est d’élargir l’éventail des services proposés - consultations par d’autres praticiens ou spécialistes de l’hôpital, télé-expertise médicale, stages - pour que soient augmentées les aides de l’ARS et de la CPAM. »

Épidémie Covid-19 : l’atout du centre de santé municipal

Lors de la crise sanitaire Covid-19, le centre de santé municipal a ouvert une deuxième salle de consultation dédiée aux personnes symptomatiques située dans un local attenant, permettant des entrées et sorties indépendantes. Ce lieu a été mutualisé entre les médecins salariés du centre de santé municipal et les médecins libéraux des communes voisines. Agréé par l’ARS, le site a été transformé en centre ambulatoire dédié au Covid-19 (CAD) pour la phase 3 de l’épidémie, en lien avec l’hôpital de Saint-Brieuc. Les principes d’organisation, de fonctionnement et le protocole d’accueil minimisent le risque de contamination entre patients et professionnels de santé et permettent de gérer un afflux important dans le cas d’une éventuelle seconde vague.

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