La Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) a demandé, lors de son colloque consacré aux antennes universitaires le 5 octobre à Saint-Brieuc, que ces villes soient considérées "comme des interlocuteurs à part entière et qu'à ce titre soient désormais établis des contrats de site relatifs à l'enseignement supérieur, initial et continu, et à la vie étudiante". La réforme de l'université inquiète en effet les villes moyennes dotées d'établissements universitaires. Elles craignent, malgré les bons résultats, d'être "sacrifiées sur l'autel de la mondialisation et de la rationalisation". Les contrats de site clarifieraient "l'implication financière de tous les partenaires" : Etat, établissements, conseil régional, chambres consulaires, ville moyenne..., estime la fédération. Ils permettraient également "d'accroître la lisibilité et la cohérence de l'ensemble de l'offre locale (IUT, écoles professionnelles, section de techniciens supérieurs...) et de favoriser les spécialisations locales afin de conforter la constitution de pôles d'excellence".
Bruno Bourg-Broc, maire de Châlons-en-Champagne et président de la FMVM, l'une des deux structures organisatrices du colloque avec le syndicat de gestion du pôle universitaire (SGPU) de Saint-Brieuc, a rappelé que le succès de l'enseignement supérieur en villes moyennes tient "à la capacité d'innovation des élus qui se sont battus en faveur du développement de formations, souvent pointues, en lien avec le tissu économique local et les spécificités territoriales, initiant ainsi une véritable dynamique de projet qui a donné naissance à de véritables écosystèmes d'enseignement supérieur". En 2005-2006, les villes moyennes (comptant entre 20.000 et 100.000 habitants) abritaient 95 antennes universitaires (extension d'une université) et 11 universités de plein exercice ou assimilées. Près de 12% des 1.550.000 étudiants français suivant un cursus universitaire (hors grandes écoles, IUT...) le font dans les villes moyennes. La FMVM assure que leurs maires consacrent des "investissements très importants" à l'enseignement supérieur et à la vie étudiante, en particulier pour le logement.
Les atouts des villes moyennes
Le colloque a été l'occasion pour les participants de mettre en avant les nombreux atouts des villes moyennes en matière universitaire. Ainsi le maire de Saint-Brieuc a expliqué que "les collectivités permettent aux jeunes de l'agglomération et au-delà d'étudier à moindre coût quand les familles n'ont pas de logement à payer". "Et puis il y a des effets sur l'économie locale : 10 millions d'euros injectés chaque année, 250 emplois liés à la présence des étudiants et de leurs enseignants. Il participe enfin à la démocratisation de l'enseignement supérieur", a-t-il poursuivi. D'autres ont souligné que les résultats obtenus sont souvent meilleurs en raison notamment d'une plus grande proximité avec l'encadrement et que les conditions de vie sont souvent plus satisfaisantes dans les villes moyennes.
Demandant que l'Etat joue son rôle de "garant de l'équité territoriale et sociale", la fédération souhaite que "la diffusion des formations universitaires dans les villes moyennes" soit préservée. Elle estime que "le développement de l'enseignement supérieur dans ces villes contribue au maillage du territoire et à sa structuration en même temps qu'il répond à une finalité sociale de démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur et universitaire". "La démocratisation de l'accès aux universités semble avoir plus de sens en rapprochant l'enseignement des étudiants que l'inverse", a affirmé André Billardon, maire du Creusot, lors de l'exposé sur sa ville et la communauté d'agglomération du Creusot.
Catherine Ficat
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstForKehppq%2FtLXTnqpmpJWoere1y6WcrGWdpMamus2eqmaclZuyr7DEp6tmpJWqv7R5xK2Ym6SZqMCmucSnq6w%3D