La réalisation du premier parc de 14 éoliennes dans le Var est bloquée par un veto du ministère de la Défense, les installations prévues sur une base militaire risquant d'entraver les vols d'entraînement des hélicoptères, ont annoncé ce 7 décembre des élus au cours d'une conférence de presse à Paris. "Les 14 éoliennes placées sur deux lignes occuperont 0,03% de la zone militaire R95A", a souligné Bernard de Boisgelin, président de la société d'économie mixte Eoliennes des Pallières (SAEML). "Si l'on tient compte d'un espace tampon de 100m autour de ces éoliennes, la surface d'exclusion représenterait 70 hectares sur un total de 252.000 ha de la zone militaire", a-t-il ajouté. Selon lui, "les deux activités, militaire et production d'énergie éolienne, ne sont pas incompatibles, car il reste encore beaucoup de terrains sur le plateau des Pallières où l'armée pourrait repositionner sa base d'entraînement".
Le projet lancé en 2009 se heurte actuellement au refus d'accorder un permis de construire après la demande déposée en 2010 par la SAEML, une entité publique-privée créée pour l'occasion et regroupant la communauté de communes Provence d'Argens en Verdon (CCPAV) et la Compagnie nationale du Rhône. "A l'exception de l'armée, tous les services de l'Etat consultés, des architectes des bâtiments de France à la direction de l'aviation civile, ainsi que la population, ont donné un avis favorable", selon Bernard de Boisgelin. Les ministères de l'Ecologie et de l'Energie ont également apporté leur soutien, a-t-il indiqué.
Le préfet du Var dispose d'un délai allant jusqu'au 22 décembre pour prendre une décision après son "refus tacite" du projet, selon les élus. "Nous avons demandé il y a une quinzaine de jours une réunion interministérielle avec l'Ecologie et la Défense sous l'arbitrage du Premier ministre", a indiqué Josette Pons, députée UMP du Var, "sans réponse pour l'instant". Le Var ne produit actuellement que 10% de l'énergie consommée dans le département. Avec les 85 millions de kWh par an que pourraient fournir les 14 éoliennes, il serait possible d'alimenter 25.000 foyers dans la région, ont assuré les élus locaux. Initialement le projet portait sur 25 éoliennes. Il a été revu à 14 afin de réduire l'impact environnemental et son emprise sur le paysage, selon Bernard de Boisgelin. Les études techniques menées sur l'orientation et la puissance des vents sur la zone choisie ont permis de calculer une rentabilité maximale. S'il fallait déplacer les pylônes, la rentabilité ne serait plus assurée et cela entraînerait d'autres nuisances, selon lui.
En cas de refus du permis de construire, les initiateurs du projet sont prêts à aller devant le tribunal administratif. "Mais la procédure peut alors prendre encore deux ou trois ans", a souligné Matthieu Van Haesebrock, directeur du développement des énergies à la Compagnie nationale du Rhône.
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